Smartphones Android : déjà 15 ans d’histoire(s) !
Saviez vous qu’Android n’est pas un projet issu des laboratoires de Google ? Eh oui, comme souvent avec le géant de Mountain View, l’histoire commence par une petite start-up rachetée par l’ogre de la tech. On retrouve donc la société américaine Android, fondée en 2003, aux activités bien floues. Dans la Silicon Valley, on sait tout juste qu’elle travaille sur un projet de système d’exploitation pour appareil photo, basé sur un service Cloud, nommé Android Datacenter. Son but est de faciliter le stockage et le partage de photos en ligne. Alors que l’entreprise est au bord de la faillite, en 2004, un ancien d’Apple, Andy Rubin, injecte 10 000 dollars et amène la start-up à s’orienter vers les OS de téléphones portables.
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2005 : Rebattre les cartes
La société Android Inc. décide alors de se lancer dans le projet fou d’un écosystème mobile open source et flexible, qui viendrait mettre un coup de pied dans la fourmilière. En effet, à l’époque, chaque fabricant de téléphone développe son propre système embarqué, rendant presque impossible de proposer des applications compatibles sur plusieurs appareils. L’idée, donc, d’un écosystème global plaît à un homme dont l’influence monte à grande vitesse en Californie : Larry Page, l’un des fondateurs de Google. Après avoir convaincu ses associés, il fait racheter Android Inc. par Google pour la bagatelle de 50 millions de dollars.
2007 : Trouver sa place sur le marché
Après près de deux ans de développement au sein du Googleplex, en 2007, Android est dévoilé au grand public. Basé sur le noyau Linux, le système est bien Open Source. Seul problème : le marché de l’époque est monopolisé par les TelCo, les opérateurs mobiles, qui sont très frileux à l’idée d’abandonner leurs OS internes. Mais finalement, l’opérateur américain T-Mobile accepte de collaborer, en intégrant l’écosystème Android 1.0 à son HTC G1, aussi connu sous le nom HTC Dream.
2008 : Une histoire de géants
Tout est sur les rails, Google va pouvoir se lancer dans la course et prendre de cours tous les opérateurs. Oui, mais c’était sans compter sur le col roulé le plus célèbre de l’Histoire. Apple vient de lancer son tout premier smartphone par la voix de Steve Jobs : l’iPhone. Écran tactile, environnement iOS unique, système fermé… Mauvaise nouvelle pour Android ? Pas tant que ça, car l’arrivée de l’iPhone vient bouleverser les équilibres et redistribue les cartes. De plus, Apple vient de signer un partenariat avec AT&T, opérateur américain majeur. Une situation qui effraie ses concurrents, qui se ruent alors vers Android pour lutter contre l’hégémonie annoncée de la marque à la pomme. Résultat : en 2009, alors que le Motorola Droid s’apprête à sortir, Verizon investit 100 millions de dollars dans la communication. Une opération qui réussira à faire de ce modèle le premier vrai smartphone Android pour le grand public.
2011 : Samsung appuie sur l’accélérateur
Mais tout n’est pas joué pour Android. L’arrivée de Windows Phone sur le marché, un OS de plus, vient d’ailleurs inquiéter les analystes du monde des smartphones. Est-ce que le système d’exploitation de Microsoft va devenir le réel concurrent d’Apple, comme c’est le cas dans le monde des PC ? On le sait aujourd’hui, la réponse est non. Android réussit à s’imposer dès le début de la décennie grâce à plusieurs facteurs : il est le principal système d’exploitation à proposer un environnement ouvert, en opposition à Apple et Windows, mais aussi (et surtout) il bénéficie du soutien d’un acteur de poids. Samsung décide en effet de basculer sur Android et, en 2011, devient le leader du marché des smartphones avec son Galaxy S2. Cette fois c’est la bonne, Apple et Android seront les deux acteurs centraux du marché mobile, le paysage contemporain du secteur est fixé.
Vous prendrez bien une pâtisserie ?
Depuis 2008 et la sortie du premier mobile sous Android, le temps est passé. Le système d’exploitation de Google s’est hissé tout en haut du podium : 70.77% des appareils sur la planète en sont équipés, contre 28.52% pour Apple. Mais depuis sa version 1.1, l’OS a gardé une tradition, celle des gourmandises. Ainsi, chaque version porte le nom d’une pâtisserie ou d’une friandise : 1.1 Petit Four, 2.0 Éclair, 4.0 Ice Cream, 6.0 Marshmallow, 9.0 Pie ou encore 14.0 Upside Down Cake.
Alors, certes, retracer l’histoire d’Android ne peut que laisser admiratif. Tant devant le chemin parcouru par Google depuis 2008 que devant le pari fait en 2003 puis en 2004 par les équipes de la petite société américaine. Ce qui a fait son succès est sans aucun doute le choix de l’Open Source, nous permettant d’accéder à un marché d’applications aussi diverses que variées. Bon, ne soyons pas naïfs, il s’agit avant tout d’une stratégie d’entreprise, au travers de laquelle Apple et Android luttent pour l’hégémonie. Mais bon, tout ça, c’est une autre histoire.