la même recette peaufinée là où il faut
Avec le Xperia 1, Sony promettait d’intégrer tout son savoir-faire en vidéo, en photo et en audio dans son smartphone. Écran OLED 4K. En 2021, Sony reprend la même formule le Xperia 1 III tout en apportant des améliorations au concept. Sont-elles suffisantes pour attirer l’attention des consommateurs ? Corrige-t-elle les défauts des prédécesseurs ? Réponse dans ce test complet.
En janvier 2013, Sony présentait le Xperia Z, le smartphone qui allait donner une voie au positionnement haut de gamme de la marque japonaise les huit années suivantes. Bien sûr, la firme a réalisé quelques ajustements depuis. Une première fois avec le Xperia XZ en 2016 et une seconde fois avec le Xperia 1 en 2019. Et, avec les années, Sony affirmait que son nouveau flagship était la juste combinaison de tout son savoir-faire en design, en photo, en audiovisuel, en musique et en jeu vidéo.
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En 2021, Sony revient donc avec le Xperia 1 III (à prononcer Xperia 1 mark 3), toujours accompagné du même argumentaire, de la même ambition, du même positionnement et de quelques changements. Nous en retrouvons au niveau de la plate-forme, de l’écran, de la photo ou encore de la batterie. Nous vous avons présenté ces changements à l’occasion d’un article complet, où nous présentions également le Xperia 5 III et le Xperia 10 III. C’était le 14 avril 2021. Deux mois et demi plus tard, Sony nous prête enfin le Xperia 1 III. Nous avions hâte. Et voici ce que nous en avons pensé après une semaine de tests acharnés.
Contents
Fiche technique
Sony Xperia 1 III | |
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Dimensions | 165 x 71 x 8,2 mm |
Poids | 186 g |
Ecran | 6,5 pouces OLED 21:9 643ppi 3,840 x 1,644 pixels Corning Gorilla Victus |
Chipset | Snapdragon 888 (5nm) |
OS | Android 11 + Xperia UI |
RAM | 12 Go |
Stockage | 256 Go |
microSD | Oui |
Capteur principal | 12 MP f/1.7 OIS PDAF 12 MP grand angle f/2.2 PDAF 12 MP telefoto f/2.3-f/2.8 OIS PDAF (zoom optique 2,9-4,4) Caméra ToF Optiques Carl Zeiss Vidéo 4K @ 60 ips |
Capteur secondaire | 8 MP |
Batterie | 4500 mAh Charge rapide 30 watts Charge sans fil |
5G | Oui |
Connectivité | Jack 3,5 mm NFC WiFi 6 Bluetooth 5.2 USB 3.1 type-C |
Biométrie | Scanner d’empreinte sur la tranche |
Résistance à l’eau | IP 68 |
Prix et disponibilité
À l’heure où nous écrivons ces lignes, Sony n’a pas encore communiqué officiellement le prix public conseillé et la date de sortie du Xperia 1 III. Nous mettrons bien sûr à jour ce test quand nous aurons enfin ces informations.
Cependant, nous pouvons établir une hypothèse crédible quant au prix. Le Xperia 1 II a été lancé à 1149 euros. Son successeur devrait donc être proposé entre 1100 euros et 1200 euros. À ce prix, le Xperia 1 III serait donc en concurrence frontale avec l’iPhone 12 Pro Max, le Galaxy S21 Ultra, le Find X3 Pro ou encore le Mi 11 Ultra.
Certaines marques, comme Samsung par exemple, ont réussi cette année à baisser très légèrement le prix de leurs flagships. Il n’est donc pas impossible que le Xperia 1 III soit très légèrement moins cher (1099 euros). Cependant, certaines nouveautés de la fiche technique (notamment au niveau photo) tendent à affirmer le contraire.
Dans la boîte, vous retrouvez le smartphone, un câble USB type-C vers USB type-C, un adaptateur secteur 30 watts et une paire d’écouteurs filaires compatible mini jack 3,5 mm. Sony ne fournit pas de coque en plastique, contrairement à Xiaomi, Oppo, Realme ou Vivo.
Design
Le design du Xperia 1 III est très similaire à celui du Xperia 1 II. Un smartphone très allongé. Des lignes anguleuses et sobres. Une protubérance peu marquée pour le module photo. Il y avait plusieurs grandes différences entre le Xperia 1 et le Xperia 1 II. Cette ressemblance porte évidemment à croire qu’il n’y a que très peu de changements entre les générations 2020 et 2021 du flagship de Sony. Ce n’est heureusement pas (entièrement) le cas.
Vous retrouvez, comme l’année dernière, deux plaques de verre minéral prenant en sandwich un châssis en aluminium. Les dimensions changent très légèrement : il est moins haut de 0,1 mm, plus large de 0,1 mm et plus épais de 0,6 mm. Cet embonpoint s’explique en partie par la nouvelle batterie. Nous en reparlerons dans la partie autonomie de ce test.
Le verre est du Gorilla Glass 6 à l’arrière et du Gorilla Victus à l’avant. Le Xperia 1 III est résistant à l’eau et à la poussière : l’indice de protection et IP68. À l’arrière, vous retrouvez un module photo coincé dans le coin supérieur gauche. Il compte trois capteurs différents et une caméra temps de vol. Nous reviendrons sur ces éléments plus tard. Au-dessus du module, vous retrouvez deux autres éléments : le flash et un capteur de luminosité pour la balance des blancs.
À droite du module photo, vous retrouvez le logo NFC : Sony a pris l’habitude de marquer l’endroit où se trouve cet élément. En dessous du logo NFC, vous retrouvez la griffe de la marque. Et à l’extrémité inférieure de cette dalle de verre, la marque « Xperia » et le marquage légal. Vous noterez que le verre est poli. Même si c’est glissant, le matériau est très agréable au toucher et il ne prend pas les traces de doigt. Une très bonne amélioration vis-à-vis du Xperia 1 II dont le verre était brillant.
Sur les tranches, vous retrouvez les mêmes éléments aux mêmes endroits, sauf une exception : un nouveau bouton matériel se glisse entre le déclencheur photo et la touche de mise en marche (comme sur le Xperia 1 III). Il sert à activer Google Assistant. Il n’est pas possible de changer la fonction de ce bouton. Et c’est dommage pour ceux qui n’utilisent jamais l’assistant virtuel de Google (ou l’appelle habituellement avec une phrase clé).
Sur cette tranche de droite, vous retrouvez donc aussi le bouton de mise en marche, qui cache aussi un lecteur d’empreinte digitale, comme toujours chez Sony, le contrôle du volume et l’habituel déclencheur photo (à deux étapes, comme sur les appareils photo numériques). Le déclencheur est texturé, contrairement à celui du Xperia 1 II. Ça aide à mieux maitriser le déclenchement. Les photographes amateurs apprécieront.
Continuons le tour du produit : micro principal et port USB type-C sur la tranche inférieure, port jack 3,5 mm (qui signait déjà son retour en 2020 dans la gamme Xperia) et micro secondaire sur la tranche supérieure, tiroir de la carte SIM sur la tranche de gauche. Comme toujours, le tiroir ne nécessite aucun outil pour son extraction. Sony est l’une des (trop) rares marques à proposer cela.
À l’avant, nous retrouvons une grande dalle tactile, allongée. Les bordures latérales sont moins prononcées que celles en haut et en bas de l’écran. Vous remarquerez plusieurs éléments. Un capteur selfie positionné dans la bordure supérieure et non dans un trou ou une encoche. Droite dans son positionnement, la marque refuse toujours de céder à cette tentation. Et, toujours dans les bordures, vous retrouvez deux haut-parleurs frontaux. Comme pour chaque Xperia haut de gamme depuis le Xperia Z.
Écran
Allumons l’écran et regardons de plus près ce que propose le Xperia 1 III. La première remarque à propos de cet écran, c’est qu’il ne change pas vraiment par rapport à celui du Xperia 1 II. Il y a un seul changement. Mais un changement important : le taux de rafraichissement passe à 120 Hz, alors qu’il était à 60 Hz précédemment.
Nous pensons que ce changement est motivé par la concurrence. Tout le monde passe progressivement au 120 Hz. Le Xperia 5 II a migré également. Il serait donc difficile pour Sony de justifier une dalle 60 Hz ou 90 Hz sur un smartphone positionné à plus de 1000 euros. Est-ce que c’est utile ? Hormis pour jouer à la rigueur, la réponse est non. Notez que le 120 Hz est désactivé par défaut. En outre, la fréquence d’échantillonnage est de 240 Hz, soit deux fois le rafraichissement. C’est bien. Mais d’autres font mieux.
La définition d’écran est « presque 4K », avec 3860 pixels en hauteur et 1644 pixels en largeur. Ce n’est pas du vrai 2160p. C’était déjà le cas avec les écrans du Xperia 1 et du Xperia 1 II, alors que la définition des Z5 Premium, XZ Premium et XZ2 Premium étaient bien du 2160p. 2160 pixels de large sur 3840 pixels de haut. Et une résolution qui variait de 760 à 810 pixels par pouce.
Ici, nous sommes sur une définition légèrement moins élevée, à 643 pixels par pouce. Mais elle reste largement supérieure à la quasi-totalité de la concurrence. Le smartphone le plus récent qui s’en rapproche le plus est le Galaxy S20 (sorti en 2020), avec son écran QHD de 6,2 pouces : sa résolution est de 563 pixels par pouce. Et il est encore très loin des Xperia 1 de 2019, 2020 et 2021.
Au quotidien, cette résolution ne sert pas. Vous aurez l’impression que l’écran est plus précis qu’un écran QHD. Vous auriez également l’impression que les images sont mieux dessinées et que les lignes sont droites. Et vous auriez entièrement raison : cette dalle est très précise et contrastée, avec un excellent piqué. Mais, hormis le fait de pouvoir lire nativement un contenu 4K sur ce téléphone, nous ne sommes pas sûrs qu’il y ait un intérêt d’usage. Peut-être y en aura-t-il dans le futur ? Mais d’ici là, vous aurez peut-être changé de smartphone.
La dalle du Xperia 1 III est OLED, évidemment, avec des taux de contraste infinis et des noirs extrêmement profonds. La luminosité de l’écran est légèrement basse par rapport à la concurrence qui utilise massivement des écrans AMOLED. La luminosité manuelle maximale est inférieure à 400 candelas par mètre carré, quel que soit le mode d’affichage. C’est peu et c’est dommage. Heureusement, en mode automatique, cela monte plus haut en fonction des conditions ambiantes.
Le Xperia 1 III propose deux modes d’affichage : standard (par défaut) et « Créateur ». Ce dernier est un mode hérité des Bravia qui permet d’adapter le profil colorimétrique selon les contenus (un peu à l’image du mode « Netflix Calibrated »). C’est un mode qui est visuellement beaucoup plus « chaud » que le mode standard et qui correspond aux modes « pro » ou « cinéma » chez les autres marques. Notez qu’il existe une option qui permet de passer automatiquement de l’un à l’autre… comme sur une Bravia !
Comme celui de son prédécesseur, l’écran du Xperia 1 III est compatible HDR et BT.2020. Selon Sony, l’écran est capable d’afficher plus d’un milliard de nuances différentes. Mais les affiche-t-il bien ? C’est la question que nous avons posée à notre sonde. Et selon elle, le mode Créateur est un très bon mode. Gamma parfait (2,1 en moyenne). Delta E également très bon, à 2,1 en moyenne. Trois couleurs seulement au-dessus d’un Delta E de 2 : bleu foncé, bleu clair et vert foncé. L’homogénéité de cette dalle est excellente. Le mode standard est moins bon : en plus d’avoir une luminosité moins élevée, température et Delta E moyens sont bien plus élevés.
Comme chez Xiaomi, Sony propose beaucoup d’outils pour contrebalancer les quelques défauts d’affichage. Les contrôles sont ici plus proches de ceux d’une télévision que d’un smartphone. Vous pouvez choisir de réchauffer ou refroidir la colorimétrie. Vous pouvez aussi choisir d’augmenter la proportion de l’une des couleurs primaires.
Interface
Comme bien d’autres éléments du Xperia 1 III, l’interface ne change guère vis-à-vis des Xperia de 2020. L’interface Xperia est une bonne interface qui s’est largement améliorée avec le temps. Nous y retrouvons les quelques bonnes idées que nous avions relevé l’été dernier : le module Google Search accessible en permanence en bas des écrans d’accueil, le volet Détection Latérale ou encore l’optimisateur de jeux. Avec, bien sûr, quelques légères modifications. Nous regrettons qu’aucune ne concerne la personnalisation de l’interface, toujours un peu chiche chez Sony.
Plusieurs modifications ont attiré notre attention. D’abord, le menu optimisateur de jeu, qui s’affiche en surimpression quand vous jouez, a très légèrement changé. Les accès rapides sont plus faciles à atteindre, la luminosité de l’écran y est réglable et il y a désormais une fonction multitâche. Vous retrouvez bien évidemment les modes performances pour le jeu, le mode contournement de charge pour jouer avec le mobile branché sur le secteur sans endommager la batterie, et les outils d’optimisation audio.
La deuxième modification est à découvrir au niveau du volet Détection Latérale. Il permet désormais d’ouvrir certaines applications dans une fenêtre contextuelle séparée (imaginez la fenêtre de Google Maps qui vient en surimpression d’autres applications lors d’un trajet, l’effet est identique). Retrouvez ci-contre quelques exemples. Ces fenêtres peuvent être redimensionnées, réduites à une icône et déplacées. Ce mode vient en complément du mode multifenêtre et du mode « une main » proposés par ce volet.
La troisième modification est à retrouver dans l’application Photo Pro. Celle-ci a beaucoup changé, car elle inclut maintenant un mode basic qui remplace l’application photo standard que vous retrouviez avant dans tous les smartphones Sony. L’objectif de Sony est de proposer une interface unifiée pour tous les photographes. Bien sûr, les néophytes resteront sur le mode basic, tandis que les autres iront chatouiller les modes P, S, M que vous retrouvez dans les reflex Sony Alpha par exemple.
Le mode basic est assez différent de l’expérience que vous pourriez avoir avec d’autres applications photo préinstallées d’autres marques, que ce soit Samsung, Oppo, Vivo ou Xiaomi. Il n’y a par exemple qu’un mode : automatique. Point. Pas de mode nuit, pas de mode portrait, pas de mode, pas de mode macro, etc. Le mode basic analyse la scène comme le ferait un appareil photo et détermine alors les réglages ISO, ouverture, balance des blancs, etc. Nous verrons les résultats dans la partie photo.
En fusionnant les deux applications photo, Sony rend obligatoire l’utilisation de Photo Pro. Ne voulant pas faire peur aux néophytes, Sony a voulu améliorer l’accessibilité de Photo Pro, avec le mode basic, sans sacrifier son positionnement « expert ». Et le résultat manque d’intuitivité. Notez que Sony ne fait pas la même chose avec Camera Pro. Vous pouvez filmer avec cette dernière ou avec le mode basic de Photo Pro. C’est l’un des petits paradoxes.
Au-delà de ces quelques changements, nous sommes ravis de retrouver cette interface Xperia qui offre une très bonne réactivité, un vaste choix pour connecter des appareils et des accessoires (audio, vidéo, jeu) et la possibilité d’installer ou non des applications commerciales. Bien sûr, certaines sont obligatoires. Netflix. Facebook, LinkedIn, Call of Duty, Tidal et Asphalt 9. Mais cela aurait pu être bien pire. Notez qu’au premier lancement, le Xperia 1 III vous propose une liste d’applications (Google, Sony ou éditeurs tiers) à installer. Rien ne vous oblige à les adopter.
Performances
L’interface est fluide parce qu’elle est relativement légère, mais aussi parce que l’écran est réactif et parce que la plate-forme est robuste. Dans le Xperia 1 III, vous retrouvez le Snapdragon 888, bien évidemment. Vous retrouvez aussi 12 Go de RAM. C’est la première fois qu’un Xperia est vendu en France avec 12 Go de RAM. Le Xperia 1 II français et le Xperia 5 II, testés l’année dernière, n’en avait que 8 Go. Il y a donc une vraie amélioration.
Une amélioration qui a une influence positive sur les performances de la plate-forme. Comme vous pouvez le voir avec les captures d’écran ci-dessous, le Xperia 1 III obtient d’excellents résultats aussi bien sur Geekbench, sur PC Mark ou sur AnTuTu. Sur ces tests, le Xperia reste en dessous des smartphones gamers dédiés, type Legion Duel 2 ou ROG Phone 5. Mais il est au-dessus de la plupart de ses principaux concurrents, le Mi 11 Ultra, le Galaxy S21 Ultra ou le Find X3 Pro. Il fait jeu égal avec les ZenFone 8 et ZenFone 8 Flip, ou encore avec le OnePlus 9 Pro.
Intéressons-nous à la partie graphique, avec 3D Mark. Le Xperia 1 III est très souvent au-dessus de toute la concurrence, même celle qui est spécialisée dans le jeu vidéo. Et c’est une double performance, car le Xperia est « plombé » par une définition UHD, tandis que la grande majorité des adversaires sont en QHD ou en Full HD. Le Xperia 1 III cache-t-il un vrai cœur de gamer ? Cela aurait pu être fort possible. Mais ce n’est pas totalement le cas.
Pourquoi ? Parce que Sony a pris le parti de gérer la chaleur du SoC avec prudence. Nous l’avons vu avec le Mi 11i, par exemple, le Snapdragon 888 chauffe beaucoup. Pour tempérer cette ardeur, il faut opter pour un système de refroidissement actif (comme sur le Legion Duel 2) ou pour une bride. Sony a choisi la seconde solution : à 45°, les performances du composant sont réduites. Nous avons réalisé plusieurs stress tests : aucun d’entre eux n’a réussi à passer au-dessus des 45° (même si, très localement, ça peut atteindre les 55°).
Conséquence de cette gestion prudente, les performances baissent drastiquement au bout de quelques minutes (en moyenne 10 minutes). La stabilité du Xperia 1 III est inférieure à 60%. Cela veut dire que les performances baissent de 40 % environ quand les sécurités s’activent. Si vous êtes joueur, deux choix : soit opter pour des jeux très gourmands où les parties sont très rapides, soit baisser la qualité graphique des jeux pour une expérience fluide de bout en bout.
Autonomie
Pour alimenter cette plate-forme puissante, il faut évidemment une batterie généreuse. Celle du Xperia 1 III est plutôt dans la bonne moyenne avec une capacité de 4500 mAh. Cela correspond à une augmentation de 500 mAh par rapport au Xperia 1 II et pratiquement 1200 mAh de plus que le Xperia 1. Chaque année, Sony prend conscience du problème d’autonomie de ses flagships, aux atouts technologiques énergivores. Et c’est tant mieux !
Est-ce suffisant pour assurer au Xperia 1 III une autonomie exceptionnelle ? La réponse est non. Mais elle est meilleure que celle du Xperia 1 II. C’est déjà une première victoire. Et elle est dans la bonne moyenne des smartphones haut de gamme actuelle. Cela veut dire que le smartphone ne brille pas, mais qu’il n’est pas décevant non plus. Avec un usage classique (web, réseaux sociaux, streaming, messagerie, appel, photo), le Xperia 1 III offre une autonomie d’une journée et demie. Mais pas deux jours complets.
Pour les joueurs, nous avons réalisé plusieurs tests d’autonomie. Tout d’abord, les stress tests de 3D Mark (Wild Life, Wild Life Extreme et Wild Life Unlimited). Ensuite, deux séances de Genshin Impact avec les graphismes par défaut et les graphismes très élevés. La combinaison de tous ces tests nous permet d’obtenir la fourchette suivante : entre 3 heures et 6 heures et 15 minutes d’autonomie. Un score dans la bonne moyenne, mais rien d’extraordinaire non plus. Est-ce décevant pour autant ? Non. Cela aurait pu être bien pire. Le OnePlus 9 Pro nous l’a prouvé.
Pour la recharge, là encore une très bonne nouvelle : Sony inclut dans la boîte un chargeur qui tire parti de la puissance maximale compatible avec le smartphone. Soit 30 watts. Nous nous serions attendus à ce que la marque japonaise adopte une charge rapide à 45 watts, pour rattraper en partie son retard sur les marques chinoises (Oppo, OnePlus, Xiaomi). Mais il faudra attendre l’année prochaine pour cela. Dommage.
C’est d’autant plus dommage que la charge « rapide » est relativement lente. Avec le câble et le chargeur fournis dans la boîte, le Xperia 1 III se recharge en 1 heure et 47 minutes. C’est beaucoup. Cette mesure a été réalisée à partir du téléphone éteint (extinction faute de batterie, justement). Nous n’avons pas allumé le smartphone pendant le cycle de charge.
En revanche, Sony continue d’inclure des outils pour prolonger la durée de vie de la batterie. Et ça, c’est une excellente nouvelle. Charge programmée (pendant la nuit par exemple). Charge bridée (à 90% par défaut, mais vous pouvez choisir moins). Contournement de charge pendant de longues parties de jeu.
Audio
Passons maintenant à l’audio. Il y a deux sujets importants dans ce domaine avec le Xperia 1 III. D’abord, l’équipement matériel du Xperia 1 III est vraiment bon. D’une part, le kit mains libres fourni dans la boîte est de bonne qualité. Le son est vraiment au-dessus de la plupart des casques fournis habituellement. Il se connecte sur un port mini jack 3,5 mm que Sony a optimisé, améliorant encore l’expérience. Et cela s’entend.
D’autre part, Sony continue d’intégrer deux haut-parleurs frontaux à ses smartphones haut de gamme. Et ça aussi, c’est une excellente nouvelle. Ce sont des haut-parleurs puissants, presque symétriques (nous aurions bien aimé qu’ils le soient à 100 %) et qui offrent une bonne immersion. Si nous étions tatillons, nous pourrions reprocher à Sony un certain immobilisme. Mais, la marque japonaise est l’une des rares à systématiser les haut-parleurs frontaux. Et nous sommes ravis.
Deuxième sujet important : la prise en charge des formats audio avancés. Le Xperia 1 III est compatible Dolby Atmos (incluant un égaliseur extrêmement complet pour affiner les réglages sur les différents usages audio possibles), 360 Spatial Sound et DSEE Ultimate. Les deux derniers sont des technologies Sony. Le premier offre un son spatial à 360° pour les casques compatibles. Le deuxième enrichit les morceaux compressés grâce à l’intelligence artificielle. Attention, ils sont incompatibles l’un avec l’autre. En combinant logiciel et matériel, vous avez une expérience rarement offerte en téléphonie. Notez aussi qu’un système permet de faire vibrer le téléphone en fonction du son. C’est compatible avec certains services de VOD et avec YouTube.
Au-delà de cette bonne expérience média, nous avons un petit regret : l’absence de microphone dédiée à la captation vidéo. D’autres marques, comme Apple, Asus, Xiaomi ou encore Oppo, intègrent au dos de l’appareil, dans le module photo ou à côté, un microphone pour améliorer la prise de son. Cela aurait eu du sens. Il n’y en avait pas l’année dernière. Il n’y en a toujours pas cette année. Dommage.
Photo
Terminons ce test avec un vaste sujet : la photo. Vaste sujet parce que le Xperia 1 III se veut être un appareil photo expert caché dans un smartphone. Nous en avons eu un aperçu quand nous avons évoqué l’application Photo Pro, nouveau passage obligé logiciel pour réaliser des clichés au quotidien. Il combine un mode basic et plusieurs modes experts. Et il n’est pas si facile à appréhender.
Mais cela devient évident quand vous observez l’équipement photographique. Grosso modo, ce dernier ne change pas beaucoup. Il y a toujours trois capteurs 12 mégapixels à l’arrière, accompagnés d’une caméra Time of Flight pour le calcul des distances. C’est très pratique pour les sujets en mouvement. Un avec une optique stabilisée très lumineuse (ouverture f/1.7). Un avec un téléobjectif. Et un avec objectif grand-angle. Et il y a toujours un capteur selfie à l’avant. Ce dernier n’a pas changé ces deux dernières années, un modèle 8 mégapixels.
Sur les trois optiques, une seule change. Mais… quel changement ! Le téléobjectif avec zoom optique 3x devient un téléobjectif avec zoom optique variable entre 2,9x et 4,4x. Soit un équivalent 70-105 mm en longueur focale. Voilà qui apporte une vraie souplesse en termes d’usage. L’ouverture de l’objectif change en fonction de la longueur focale : il passe de f/2.3 en 70 mm à f/2.8 en 105 mm. Et bien sûr, le téléobjectif est stabilisé.
Sony fait ici plusieurs choix pertinents. Un capteur principal 12 mégapixels avec de très grands pixels (1,8 micron) et non un capteur 64 mégapixels avec des petits pixels (qu’on est obligé de combiner pour avoir la même chose. La même définition, comme chez Apple, pour obtenir une homogénéité de rendu. Deux stabilisateurs optiques. Des autofocus sur l’ensemble des capteurs. Que des capteurs utiles (pas de capteur macro facilement remplaçable). Et ce téléobjectif variable qui apporte une vraie nouveauté qu’aucun autre smartphone de 2021 n’apporte.
Quels sont les résultats ? De jour, le Xperia 1 III fait d’excellentes photos. Les couleurs sont naturelles. Le HDR n’est pas trop prononcé (contrairement aux marques chinoises qui accentuent fortement dessus). Les contrastes sont bons. Les détails le sont aussi, même dans les ombres. Et il y a un bel équilibre. Évidemment, ce sera le capteur principal qui vous apportera le plus de satisfaction. Vous pouvez composer des photos superbes, même avec le mode basic.
Le Xperia 1 III gère le contre-jour, la nuit et les mouvements (pas de flou, même sur des voitures en mouvement). Il détecte les objets, les visages, les animaux et les scènes. Il se comporte exactement comme le ferait un APN expert. Sans mode nuit dédié, il aura parfois quelques difficultés à gérer les sources de lumière comme pourraient le faire un Find X3 Pro ou un Vivo X60 Pro, par exemple. Vous avez un petit bouton virtuel pour les bokeh, afin de pallier à l’absence du mode portrait.
Les deux autres capteurs offrent également de bons résultats, même si la lumière est légèrement moins au rendez-vous. Puisqu’il n’y a pas de mode nuit, il n’y a pas de problème de compatibilité. L’intelligence artificielle se charge d’éclaircir la scène, tout en ne la dénaturant pas. Le zoom optique monte à 4,4x, mais il est possible de monter en numérique jusqu’à 12,5x. Avec ce rapport, les résultats sont plutôt mauvais, et ce même si l’optique est stabilisée. Pourquoi ? Parce que la définition du capteur est trop faible pour cet exercice. C’est le revers de la médaille.
Le capteur selfie se révèle quelconque. Nous l’avions déjà noté avec le Xperia 1 II et le Xperia 5 II. Et cela ne change malheureusement pas, même si la nouvelle application photo offre de nouvelles possibilités. En vidéo, vous pouvez filmer en 4K à 30 images par seconde et en 1080p à 60 images par seconde. En activant le mode ralenti, vous pouvez monter à 120 images par seconde en 4K et à 240 images par seconde en 1080p. Le résultat est plutôt bon et vous profitez ici du stabilisateur optique (en plus du gyroscope).
Conclusion
Le Xperia 1 II nous avait franchement plu l’année dernière. Et le Xperia 1 III lui succède à merveille. Sony réussit ici à gommer certaines imperfections, notamment au niveau de la batterie et du chargeur. L’autonomie est meilleure et le chargeur est cohérent. La RAM a été augmentée. Le téléobjectif est plus utile encore. L’écran 4K passe à 120 Hz. Sans oublier tout ce que nous avons aimé dans le Xperia 1 II : l’interface, le design, l’audio, l’écran, etc. Bref, le Xperia 1 III est une belle évolution du Xperia 1 II.
Bien sûr, il n’a pas que des qualités. Quelques fausses notes gâchent un peu le plaisir. La nouvelle version de Photo Pro qui manque d’intuitivité. La quasi-inutilité du bouton Google Assistant. Le zoom numérique toujours un peu léger. Des performances excellentes, mais qui se dégradent rapidement. Une personnalisation très légère. L’absence de micro dédié à la captation vidéo. Une luminosité un peu légère au niveau de l’écran. Ou encore une webcam qui tarde à être améliorée. Mais tout cela ne gênera que les plus tatillons. Et encore, pas tant que ça.