tout savoir sur l’application indispensable pour lier votre smartphone à votre voiture
Accéder aux principales fonctions de son smartphone directement depuis l’écran de la voiture. C’est ce que propose Android Auto qui équipe de plus en plus de véhicules aujourd’hui. L’occasion de faire un point sur cette fonctionnalité qui a le vent en poupe.
On ne vous apprendra rien en vous disant que le smartphone occupe une place majeure dans notre quotidien. Selon une étude réalisée par le cabinet App Annie en 2019, nous passions déjà 2,3 heures par jour le nez rivé sur notre petit écran, et même le double pour les jeunes. Alors forcément, au moment de prendre le volant, la tentation est grande de saisir son smartphone. Pour assouvir ce besoin en toute sécurité, mais aussi offrir des services plus avancés que ce que proposent traditionnellement les constructeurs automobiles, il est désormais possible d’afficher certaines applications mobiles directement sur l’écran du système d’infodivertissement. Et en la matière, deux univers cohabitent à l’instar des principaux systèmes d’exploitation aujourd’hui : CarPlay pour les iPhone et Android Auto pour les smartphones Android. Et c’est justement ce dernier qui va nous occuper ici.
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Téléphoner au volant, une pratique risquée
Formellement interdit, l’usage du téléphone au volant multiplie par trois le risque d’accident si l’on en croit les informations publiées sur le site de la Sécurité Routière. Voire 23 fois plus pour qui a la riche idée de lire un SMS tout en en conduisant.
La raison est simple et évidente. Cette source de distraction majeure détourne l’attention de la route et augmente le temps de réaction. Car la lecture d’un message oblige par exemple le conducteur à se concentrer sur son smartphone pendant 5 secondes en moyennes.
Ajoutez à cela des sanctions telles qu’une amende forfaitaire de 135 euros et le retrait de trois points sur le permis de conduite. Et ce même si vous vous contentez de manipuler le téléphone sans même le consulter. Pour finir avec les risques de téléphone en voiture, sachez que le fait d’écouter de la musique avec un casque audio ou des écouteurs filaires ou sans fil, est là aussi sanctionné d’une amende de 135 euros et le retrait de trois points. Bref, mieux vaut laisser le smartphone posé sur la console centrale et utiliser le dispositif qui nous intéresse aujourd’hui : Android Auto.
Android Auto : qu’est-ce que c’est ?
Présenté en 2014 lors de la conférence des développeurs de Google, Android Auto est déployé pour la première fois en mai 2015 sur un modèle du constructeur sud-coréen Hyundai. L’idée est simple : déporter sur l’écran du véhicule un certain nombre d’informations et d’applications. À commencer par la musique, les appels téléphoniques et bien entendu la navigation connectée. Ce qui veut donc dire qu’il faut distinguer deux choses : l’interface qui s’affiche sur l’écran de la voiture d’une part, et l’application idoine qui se trouve sur le smartphone d’autre part.
Cette dernière devait être compatible avec tous les smartphones qui sont équipés de la version 5.0 d’Android ou ultérieure. Désormais, Google préconise un smartphone sous Android 9 au moins. Bien entendu, la voiture doit elle-même être équipée d’un écran tactile, mais aussi prendre en charge Android Auto. La plupart des modèles récents le proposent désormais de série aux côtés de CarPlay. Et ce y compris dans les premiers segments et notamment les citadines telles que la Skoda Fabia de quatrième génération dans laquelle nous avons testé Android Auto. La page dédiée à Android Auto indique que plus de 500 modèles sont compatibles à date. Pour savoir si votre prochaine voiture est compatible, le plus simple reste de consulter cette page, ou de poser directement la question au vendeur.
Android Auto : comment ça marche ?
Première chose à faire, connectez votre smartphone à la voiture à l’aide d’un câble USB. En général vous n’aurez rien d’autre à faire si ce n’est cliquer sur le bouton qui apparait à l’écran. Cela parait logique dit comme ça, mais Android Auto est exclusif aux smartphones… Android. Oubliez CarPlay même si l’icône apparaît malgré tout sur l’écran de la voiture. Si rien ne se passe, vérifier que vous avez bien installé l’application Android Auto sur le smartphone. Car contrairement à CarPlay, celle-ci n’est pas de série sur les terminaux Android.
Bonne nouvelle toutefois, si la solution d’Apple reste clairement la référence en matière de simplicité, Android commence enfin à rattraper son retard. Avec Android 12, les utilisateurs n’auront plus du tout besoin d’aller sur le Google Play Store pour télécharger l’application mobile Android Auto. Il suffira donc de connecter le terminal au port USB de la voiture pour voir l’interface d’Android Auto s’afficher automatiquement à l’écran.
En attendant, pensez à télécharger l’application Android Auto en amont pour épargner votre enveloppe data, et à prendre quelques minutes pour la configurer dans la voiture. En effet, le paramétrage ne peut s’effectuer en roulant afin de privilégier la sécurité. Et même si vous laissez votre passager s’en occuper, le système refusera de lancer la procédure avant que la voiture soit à l’arrêt.
Télécharger Android Auto sur le Google Play Store
De plus, à l’instar de CarPlay, Android Auto pourra fonctionner sans fil de sorte à ne plus rien avoir à faire en montant dans la voiture. Si ce n’est de poser le téléphone sur le berceau du chargeur Qi s’il est disponible, et de laisser le terminal se charger pendant que vous utilisez Android Auto. Dans ce cas, il faudra d’abord appairer le smartphone au Bluetooth de la voiture. Après la configuration, et en fonction de votre véhicule, le téléphone se connectera soit automatiquement, soit vous devrez cliquer sur l’icône de l’application Android Auto qui s’affichera sur l’écran du système d’infodivertissement.
Enfin, si votre voiture est bien trop ancienne, vous pourrez tout de même lui offrir Android Auto. Comment ? Tout simplement en faisant l’acquisition d’un appareil de seconde monte, c’est-à-dire un autoradio doté d’un écran alors que la voiture en est dépourvue. La plupart des grandes marques d’accessoires audio en proposent, qu’il s’agisse de Kenwood, Sony, Alpine, Blaupunkt, Clarion, JVC ou encore Pioneer. La liste complète des équipements compatibles est d’ailleurs disponible sur le site de Google.
Android Auto : une interface épurée à l’extrême
Alors que Carplay a bénéficié d’une mise à jour récente avec une nouvelle présentation aguicheuse sous forme d’un dashboard qui scinde l’écran en trois parties chacune rattachée à une application, celle d’Android Auto est très épurée. Et si les premières versions s’inspiraient de l’ancienne interface de Google Now dont peu se souviennent encore, et qui n’était déjà pas fameuse, l’actuelle semble bien triste même s’il est possible de choisir l’arrière-plan de son choix.
Avantage de ce choix, il n’est pas nécessaire de quitter la route des yeux trop longtemps pour sélectionner une application. Une précision s’impose toutefois : ne vous fiez pas uniquement à nos captures d’écran. En effet, celles-ci ont été réalisées avec un smartphone de test à peine sorti de sa boite. Seules les applications préinstallées étant disponibles, il manque donc beaucoup de choses. Notez cependant que l’environnement d’Android Auto est amené à évoluer et que Google travaille sur un nouveau design en s’inspirant de Material You d’Android 12.
En effet, outre l’incontournable Google Maps, Android Auto permet de profiter de Waze ou Spotify, et plus généralement de la plupart des applications incontournables comme vous pourrez le voir plus bas. À condition de les avoir installées sur votre smartphone. Il ne vous reste plus ensuite que d’appuyer sur l’icône correspondante pour tout contrôler depuis l’écran d’infodivertissement de la voiture.
Le menu principal affiche des rangées d’icônes qui donnent accès aux applications qui sont disponibles. Suffisamment larges pour les identifier en un clin d’œil, elles bénéficient d’un espacement généreux de sorte à cliquer facilement dessus.
Un bandeau noir est affiché en permanence en bas de l’écran. Baptisée barre de navigation, cette dernière dispose d’un bouton Home sur la forme d’un rond blanc situé en bas à gauche. Il permet de revenir à tout moment à la page d’accueil. À l’opposé se trouve une icône représentant un micro qui permet d’activer Google Assistant via l’écran d’infodivertissement plutôt que le bouton sur le volant.
La barre de navigation en bas de l’écran sera peuplée par des raccourcis au fur et à mesure que vous utilisez des applications. Il est ainsi plus aisé de basculer de l’une à l’autre sans devoir repasser par la page d’accueil.
Toutes les applications ont été adaptées pour s’afficher sur l’écran de la voiture. Ce qui veut dire que le nombre d’informations et d’options est réduit pour des interactions aussi brèves et simples que possible. De plus, Android Auto se bloquera automatiquement si vous utilisez beaucoup l’écran en conduisant comme vous pouvez le voir sur la capture d’écran ci-dessous. Le cas échéant, mieux vaut faire appel à Google Assistant.
Le meilleur assistant vocal aujourd’hui
S’il est un domaine dans lequel Android Auto excelle, c’est celui de l’assistant vocal. Google oblige, c’est Google Assistant qui est à la manœuvre. Une solution qui est désormais bien éprouvée et qui a montré son efficacité dans les appareils domestiques (enceintes, barres de son, téléviseurs, etc.).
Dans la voiture, l’assistant vocal permet de s’abstenir de lâcher le volant pour appuyer sur l’écran tactile en roulant, et ainsi limiter les distractions. La plupart du temps, un bouton est intégré dans le volant qui à l’origine faisait office de raccourci pour téléphoner. En général, un appui long permet d’activer Google Assistant. Ce dernier s’appuie notamment sur une intelligence artificielle qui va apprendre à connaître vos habitudes. Les réponses du système seront ainsi de plus en plus pertinentes. Pas besoin non plus d’approcher le téléphone de votre bouche pour utiliser son micro. Ce sont bien entendu ceux de la voiture qui sont utilisés, d’autant qu’ils sont normalement optimisés pour l’environnement bruyant d’un véhicule en déplacement. Mais l’efficacité du système dépendra aussi beaucoup de la qualité des micros.
Envoyer un SMS est un jeu d’enfant et d’une efficacité redoutable. Dites « OK Google » puis énoncez votre commande, à savoir « Envoie un SMS à … ». Reste ensuite à dicter votre message. De la même façon, le système va dicter les messages reçus et vous pourrez y répondre sans jamais quitter la route des yeux ni même lâcher le volant des mains. La procédure est la même avec les applications de messagerie, qu’il s’agisse de WhatsApp, Facebook Messenger ou encore Telegram et même WeChat et ICQ Messenger. Google Assistant est également pratique pour écouter une chanson ou pour vous rendre à une destination. Dans ce cas, dictez simplement l’adresse ou donnez le nom d’un lieu « Je veux aller au Musée du Louvre à Paris ». Bien entendu il est également possible de saisir les informations à l’écran, mais dans ce cas mieux vaut s’arrêter.
Enfin, s’il est particulièrement efficace, Google Assistant est également versé dans les langues étrangères, contrairement à Siri qui équipe CarPlay. Il est donc possible de lui parler en français puis en anglais par exemple, sans paramétrage quelconque.
Quelles sont les applications disponibles sur Android Auto ?
Android Auto permet de disposer de très nombreuses applications compatibles qui sont disponibles sur le Google Play Store. Une fois installées sur le smartphone, elles apparaissent automatiquement sur l’interface dédiée sur l’écran du système d’infodivertissement.
Les plus intéressantes concernent la navigation. Elles permettent de profiter des solutions de références que sont Google Maps et Waze par exemple. Les utilisateurs de voitures électriques pourront de leur côté planifier un itinéraire en identifiant les arrêts les plus adaptés pour recharger la batterie à l’aide de A Better Route Planner, tandis que les abonnés à Coyote apprécieront son confort sur grand écran.
Pour en revenir Google Maps, sachez d’ailleurs qu’une récente mise à jour a gommé une restriction insupportable sur Android Auto. En effet, il est désormais possible de lancer Google Maps en simultané sur votre smartphone et sur Android Auto. Pratique de fait pour permettre à votre passager de vous aider pour modifier votre itinéraire ou accéder à certaines fonctionnalités uniquement disponibles sur la version mobile de Maps.
Notez que si votre voiture est équipée d’un écran numérique pour l’instrumentation ou d’un affichage tête haute, Android Auto sera pour le moment uniquement affiché sur le système d’infodivertissement. Une limitation que partage d’ailleurs Apple CarPlay. Dommage, car les applications de navigation sont généralement plus efficaces que les systèmes de navigation intégrés. Et ce avec une interface souvent plus agréable, des mises à jour en temps réel ou presque, et le tout sans abonnement ni frais supplémentaires.
Vous n’avez pas de musique dans votre smartphone ou vous êtes abonné à une plateforme de streaming qui n’est pas disponible dans le système d’infodivertissement de votre voiture ? Là encore, Android Auto permet d’emporter les services les plus courus dans l’habitacle de la voiture. Spofity, YouTube Music ou encore Deezer, Amazon Music et d’autres, vous aurez l’embarras du choix. D’ailleurs la liste des applications compatibles avec Android Auto est accessible sur le site de Google.
En revanche, n’allez pas vous imaginer regarder un film ou une série sur YouTube ou Netflix comme vous pouvez le faire sur votre smartphone. Les applications vidéo sont fort logiquement bridées sur Android Auto.
Les bugs d’Android Auto
Comme n’importe quel système d’exploitation, il arrive parfois qu’Android Auto soit victime de nombreux bugs. Le dernier en date concerne Google Maps. En effet, l’application de cartographie a tout simplement disparu de l’OS après la dernière mise à jour 7.2 de janvier 2022. L’appli est pourtant bien présente sur le smartphone des utilisateurs, mais elle disparaît une fois le smartphone connectée avec l’écran d’infodivertissement de votre voiture. Pour l’instant, Google mène l’enquête sur cette défaillance, visiblement de grande ampleur comme le suggère le nombre croissant de plaintes sur le sujet.