ce smartphone sous Snapdragon 8 Gen 2 est une bête de course
Les premiers smartphones sous Snapdragon 8 Gen 2 sont disponibles en Chine. Nous avons pris le temps de découvrir l’un d’entre eux, l’IQOO 11 de Vivo. Équipé du dernier écran AMOLED de chez Samsung, ce smartphone se révèle être une excellente alternative à tous les « flagship killers » premium que vous pouvez retrouvez chez Realme, OnePlus ou POCO. Même s’il n’arrivera pas en France, nous l’avons testé pour mieux appréhender ce qu’il va se passer en 2023.
Vivo nous a franchement impressionné ces deux dernières années. D’abord avec le X60 Pro en 2021, très bon smartphone premium doté d’un bon rapport qualité prix. Ensuite avec le X80 Pro en 2022, superbe smartphone haut de gamme qui n’avait rien à envier au Find X5 Pro, son principal concurrent. Même s’il était très onéreux (1299 euros hors promotion), ce positionnement tarifaire était clairement justifié par son design, sa plate-forme, la puissance de sa recharge, son équipement photo et sa proposition globale. Certes, il avait aussi quelques petits défauts, notamment au niveau de la chauffe de son processeur. Mais le bilan était très bon.
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Les smartphones lancés en France par Vivo ne sont cependant qu’une petite partie du catalogue chinois de la marque. D’abord, il existe plusieurs versions des modèles haut de gamme. Le X80 par exemple se décline en une version standard, une version Pro et une version Pro+ (c’est cette dernière qui a été lancée en France après avoir été renommée simplement X80 Pro). Et, au-delà de la gamme classique de Vivo (avec le X en premium, les V en milieu de gamme et les Y en entrée de gamme), il existe aussi une marque indépendante appelée IQOO qui cible les « jeunes technophiles » est est vendue uniquement sur Internet. Ça ne vous rappelle rien ? Bien sûr que si.
Concurrente naturelle de POCO, OnePlus ou encore Realme (notamment depuis que cette dernière s’est incrustée sur le segment premium avec le très bon GT2 Pro), IQOO dispose d’une gamme complète et souvent techniquement avant-gardiste. Nous en voulons pour preuve l’IQOO 11, présenté début décembre en Chine. Vendu bien moins cher que le X80 Pro, par exemple, ce téléphone intègre le dernier SoC de Qualcomm, le Snapdragon 8 Gen 2, que nous avons eu l’occasion d’éprouver à son lancement, et le dernier écran AMOLED de Samsung. Deux beaux arguments qui justifiaient largement que nous lui accordions toute notre attention.
Contents
Notre test vidéo du IQOO 11
Prix
Le IQOO 11 de Vivo est commercialisé en Chine à partir de 3799 yuans, soit 520 euros environ (selon le taux de change en vigueur en janvier 2023). La meilleure version du smartphone est proposée à 4999 yuans, soit un peu moins de 700 euros. À titre de comparaison, le X80 Pro de Vivo est proposé en Chine à 5999 yuans, soit 825 euros. En France, ce modèle haut de gamme est vendu 1299 euros. S’il devait arriver en France, la version la plus légère du IQOO 11 serait certainement proposée autour des 800 euros. À ce prix, le smartphone se positionnerait face à des Realme GT2, OnePlus 10T, ZenFone 9 et autre Xiaomi 12 5G.
Ce smartphone n’est pas disponible en France. Mais, si vous cherchez bien sur Internet, vous arriverez certainement à le trouver facilement en importation. Il y a cependant quelques contre-indications. D’abord, le chargeur n’est pas aux normes européennes, mais chinoises. Cela veut dire qu’il vous faut prévoir un adaptateur secteur. Ensuite, le support technique et le service après-vente ne sont pas accessibles en France. Il vous faudra composer avec votre revendeur ou avec les forums en ligne. Mais en cas de dysfonctionnement, il n’y a pas de garantie.
Enfin, l’interface est très différente. Même s’il est possible de paramétrer le système d’exploitation en français, certains services ne sont pas traduits, tandis que d’autres ne sont tout simplement pas accessibles (puisqu’ils sont réservés aux Chinois). En outre, le Play Store et toutes les briques technologiques de Google y sont absents, vous obligeant à télécharger et installer vous-même ces composants logiciels afin de retrouver votre bibliothèque d’applications. Nous ne sommes également pas certains que Facebook et Netflix fonctionneront, même si vous installez Google Play.
La version que nous avons testée est affublée de 12 Go de RAM et 256 Go de stockage. Nous sommes donc face à l’une des meilleurs de l’IQOO 11 « standard », sachant que les versions les plus onéreuses sont estampillées « Pro ». Dans la boîte, vous retrouvez le smartphone, bien sûr, mais aussi un adaptateur secteur, un câble USB type-C vers USB type-C et une coque en plastique souple et transparente. D’autres marques en offrent moins pour des téléphones vendus plus cher. Remarquez que Vivo, en Europe, n’en offre pas moins. Il n’y a donc pas de jaloux !
Design
Ergonomiquement, le IQOO 11 est un smartphone assez proche de la concurrence directe. Il correspond parfaitement aux us et coutumes actuels en termes de design, avec un dos arrondi sur les bordures latérales, une face avant plate et des bordures métalliques. Sur ces dernières, vous retrouvez tous les éléments classiques d’un smartphone : bouton de mise en marche, contrôle du volume, tiroir de carte SIM, port USB type-C, haut-parleur principal et deux microphones. Le dos est recouvert de verre minéral ou de cuir végétal selon les versions. IQOO ne prend ici aucun risque majeur.
Le seul vrai risque pris par Vivo dans l’IQOO 11 est la version « BMW Motorsport » du smartphone (celle que nous vous présentons ici). Elle bénéficie d’un partenariat avec la célèbre gamme sportive du constructeur automobile allemand. Dans la boîte, vous retrouvez une petite carte cartonnée (qui montre la marque IQOO sur les voitures de course de BMW). Et le smartphone profite d’un covering vraiment très sympa. La coque est blanche avec trois traits de couleurs bleu, noir et rouge, reprenant le code couleur de la gamme Motorsport. Les fans apprécieront.
Autre risque, mais bien moindre (notamment en comparaison du design du X80 Pro) : la forme du module photo, positionné dans le coin supérieur gauche. Il est assez grand. Il est en majorité recouvert de verre minéral, le restant étant protégé par de l’aluminium. Et il n’est pas très protubérant. Ce module photo reprend les principales caractéristiques de celui des modèles précédents d’IQOO.
À l’avant, l’écran est totalement plat. Pour retrouver un écran incurvé, vous devrez plutôt aller du côté de la version Pro de l’IQOO 11. C’est l’une des principales différences entre les deux modèles. Les bordures autour de cet écran sont moyennes. Vous retrouvez un capteur selfie au centre de la partie supérieure de la dalle. Et, juste au-dessus, entre le verre minéral de l’écran et le contour métallique, se cache l’écouteur téléphonique qui se dédouble d’un haut-parleur secondaire. Voilà
Écran
L’écran du IQOO 11 est une dalle très intéressante. En effet, vous pourriez retrouver le même composant dans les Galaxy S23 qui arriveront le mois prochain chez Samsung. Il s’agit d’une dalle AMOLED E6 conçue par le géant coréen. Soit la dernière génération d’écran. Ce composant présente toutes les caractéristiques haut de gamme attendues, que ce soit sur la colorimétrie, la définition, la taille, le taux de rafraichissement ou encore la luminosité. C’est l’occasion inespérée de la découvrir en détail.
L’écran du IQOO 11 mesure donc 6,78 pouces, une taille assez grande qui permet au téléphone d’afficher tous les contenus de façon très lisible. Il peut même se transformer assez facilement en écran d’appoint pour regarder une vidéo en situation de mobilité. Une telle taille nécessite bien sûr une manipulation avec les deux mains. C’est l’inconvénient des grands smartphones : il n’est pas facile de les utiliser avec une seule main. Hormis cela, le IQOO 11 est très agréable.
La définition de la dalle est Quad HD+, c’est-à-dire qu’elle est plus élevée que beaucoup d’autres écrans de smartphone. Compte tenu du ratio 20/9e, la définition est exactement de 1440 pixels en largeur et 3200 pixels en hauteur. Sur cet écran de 6,78 pouces, c’est un choix à moitié justifié. Cela permet d’atteindre une résolution de 518 pixels par pouce, à l’image des smartphones ultra premium. Quelques exemples : le Find X5 Pro d’Oppo, le Honor Magic4 Pro, le Galaxy S22 Ultra ou encore le Vivo X80 Pro. Sans oublier le Xperia 1 IV qui monte même au-dessus des 600 pixels par pouce grâce à sa définition 4K native.
Mais, en pratique, si le smartphone s’était contenté du Full HD+, sa résolution aurait frôlé les 400 pixels par pouce, comme de nombreux autres téléphones. Ce qui aurait été bien suffisant pour de nombreux usages. Heureusement, il y a un réglage qui permet de descendre la définition jusqu’en Full HD+ et ainsi gagner en fluidité et en autonomie.
Le taux de rafraichissement maximal de la dalle est 144 Hz, comme pour les ROG Phone d’Asus par exemple (depuis le ROG Phone 3). Mais en réalité, vous n’atteignez quasiment jamais ce taux. En effet, les jeux compatibles sont assez rares. En outre, l’interface limite le taux à 120 Hz. Enfin, cette dalle est LTPO4. Cela veut dire que le système profite de chaque occasion pour ralentir le taux de rafraichissement pour réduire l’énergie consommée jusqu’au hertz. Notez que l’interface propose, comme sur le X80 Pro, de régler le taux à 60 Hz ou 120 Hz en permanence. Il est conseillé de rester en dynamique, même pour les joueurs.
La colorimétrie de cet écran est parfaitement maitrisée. Il s’agit peut-être du meilleur écran passé à la rédaction de Phonandroid. Vous avez trois modes disponibles : standard, professionnel et lumineux. Le Delta E du mode professionnel atteint 0,8 seulement. C’est l’un des meilleurs scores obtenus par un écran passé entre nos mains. La température des couleurs est légèrement basse, mais vous pouvez contrebalancer cela avec un curseur dans les réglages. Le mode standard est très bon. La température moyenne des couleurs est presque parfaite. En revanche, le Delta E est trop élevé : il atteint 3. Le mode lumineux est assez proche du mode standard.
La luminosité de l’écran est plutôt bonne. En mode automatique, Vivo annonce qu’elle peut atteindre, localement, sous le soleil, 1800 nits. En mode manuel, l’écran atteint 516 nits maximum en mode standard, ce qui est très bien, et 440 nits en mode professionnel, ce qui est un peu moins bon (mais ce comportement est assez classique). Ici aussi, le mode standard semble être le plus équilibré.
Interface
Le smartphone fonctionne sur une version fortement modifiée d’Android 13. L’interface utilisée ici s’appelle Origin OS. Elle est exclusive au marché chinois où les services de Google sont remplacés par des alternatives locales. Vous avez une boutique d’applications et de thèmes que nous n’utilisons pas en France. Certains services ne sont accessibles qu’en mandarin (et qu’aux citoyens chinois). Et, outre l’absence de Google, Origin OS se distingue des interfaces occidentales par une personnalisation plus poussée et l’usage à outrance des widgets.
À l’international, l’IQOO 11 fonctionne avec Funtouch, l’interface que nous retrouvons également en France dans le X80 Pro, par exemple. Funtouch reprend les us et coutumes de l’Occident en termes d’usage et de prise en main : moins de Widget, tous les services Google inclus, un tiroir d’application activé par défaut, etc. Notez que certaines spécificités des ROM chinoises commencent à arriver dans les ROM occidentales. Nous pensons notamment aux widgets qui sont de plus en plus présents. Cela ne ressent pas encore avec Funtouch. Mais c’est déjà le cas avec ColorOS 13 chez Oppo.
Performances
Tester l’IQOO 11, un smartphone chinois qui n’arrivera pas officiellement en France, a deux intérêts. Le premier est de mesurer les qualités du nouvel écran de Samsung. Ce que nous avons fait précédemment. Le second est d’appréhender les performances réelles du Snapdragon 8 Gen 2 dans un smartphone commercial. Nous avons en effet eu l’opportunité de tester le nouveau SoC de Qualcomm à l’occasion de son officialisation. Mais nous n’étions pas en condition réelle. La plate-forme était optimisée. Dans un smartphone commercial, muni de tous les composants d’Android (notamment ceux liés à la téléphonie), les performances sont différentes. Et nous souhaitions savoir à quel point.
Et nous sommes ravis d’avoir e Snapdragon 8 Gen 2 parce que les résultats sont plutôt proches. Nous avons frôlé les 1,3 million de points sur AnTuTu. Nous avons frôlé également les 14 000 points avec Wild Life Unlimited (à 28 points près seulement). Et nous avons obtenu 1488 points et 5130 points sur Geekbench, en single-core et en multi-core, respectivement. La plate-forme de test mise à notre disposition par Qualcomm offre des performances très légèrement supérieures. Le pourcentage est cependant négligeable. Nous sommes donc très agréablement surpris par les l’homogénéité des performances du Snapdragon 8 Gen 2.
Pour rappel, nous avons obtenu avec la plate-forme de test de Qualcomm :
- 1 282 869 points sur AnTuTu
- 1490 points sur Geekbench en single core
- 5100 sur Geekbench en multi core
- 19 000 points sur PC Mark
- 14 047 points sur Wild Life Unlimited
- 3735 points sur Wild Life Extreme Unlimited
Remarquez que les différences avec le Snapdragon 8+ Gel 1 ne sont pas aussi importantes entre les tests. Avec le ROG Phone 6 Pro, par exemple, nous avions dépassé les 1,1 million de points sur AnTuTu. Nous mesurons une différence d’environ 18 %. De même avec Geekbench : l’écart entre le 8+ Gen 1 et le 8 Gen 2 est de 20 % environ. Avec 3D Mark, la différence est plus soutenue. Le ROG Phone 6 Pro atteint 2734 points avec Wild Life Extreme quand l’IQOO 11 dépasse les 3700 points. Soit une amélioration de 37 % tout de même.
En outre, nous avons pris le temps cette fois de lancer un stress test sur 3D Mark pour mesurer la chauffe et la stabilité de la plate-forme. Nous pouvons avec l’IQOO 11 que la stabilité de la plate-forme est exemplaire. Elle dépasse les 80 % (soit une baisse de performance de 20 % entre le début d’une session de gaming et le moment où la limite de température est atteinte). C’est un très bon score, au-dessus de la moyenne des modèles sous Snapdragon 8+ Gen 1. Certains offrent cependant la même stabilité. L’un d’entre eux est le X80 Pro de Vivo… Ce n’est certainement pas un hasard.
Même chose du côté de la chaleur. Les résultats de nos tests avec l’iQOO 11 sont proches de ceux obtenus avec le X80 Pro. Le smartphone monte sensiblement en chaleur, jusqu’à atteindre 50° sur l’ensemble (localement, cela devrait monter à plus de 70°, mais nous ne l’avons pas confirmé avec AIDA46). Une chaleur qui s’exprime bien évidemment davantage sur les parties métalliques de la coque qui servent de dissipateur thermique. Si Vivo avait choisi de limiter la chaleur à 45°, par exemple, la stabilité de la plate-forme aurait été moindre. Cette stratégie aurait été plus adaptée au X80 Pro, qui est un téléphone haut de gamme touche-à-tout.
Mais pas ici : l’IQOO 11 est orienté « gaming ». De bonnes performances sont donc attendues. En bridant trop le SoC, Vivo n’aurait pas réussi à atteindre le même résultat. Tempérons aussi ces propos en rappelant qu’un stress test place le téléphone dans des conditions particulières qui ne reflètent pas un usage normal, même en jeu. Avec Genshin Impact, avec les graphismes au maximum et toutes les options visuelles, le jeu tourne comme un charme et le téléphone ne surchauffe pas.
Autonomie
Évoquons maintenant l’autonomie du smartphone. C’est un sujet important ici pour deux raisons. D’abord parce que l’IQOO 11 profite d’un nouvel écran signé Samsung. Ensuite parce que le téléphone est animé par le Snapdragon 8 Gen 2. Ont-ils tous deux une influence positive ou négative sur le smartphone, notamment quand nous le comparons avec le X80 Pro. Notez que le téléphone est équipé d’une batterie de 5000 mAh, une capacité dans la bonne moyenne du marché haut de gamme.
Nous n’avons pas eu la possibilité de réaliser tous nos tests d’endurance avec le IQOO 11 dans le laps de temps qui nous a été accordé avec le smartphone. Toutefois nous avons deux indicateurs intéressants. D’abord, la consommation d’énergie que nous avons constatée laisse penser que l’autonomie en usage standard doit tourner autour de deux jours. Parmi les réglages importants, le profil colorimétrique était sur lumineux, le profil du processeur était sur « Motorsport » (équivalent de performance chez d’autres constructeurs) et le taux de rafraichissement était sur élevé en permanence. Cela veut dire qu’avec d’autres réglages moins gourmands, l’IQOO 11 dépasse facilement les deux jours.
Deuxième information, le stress test de 3DMark nous indique que le téléphone a perdu 16 % de batterie en 20 minutes. Cela veut dire que l’autonomie en jeu de l’IQOO 11 atteint 2 heures environ. Bien sûr, ce sont 20 minutes intensives, durant lesquelles le processeur a dégagé beaucoup de chaleur. Ce qui explique ce score moyen (voire un peu en dessous des attentes). Nous pensons que la batterie tiendra plus longtemps en usage gaming standard. Avec les graphismes par défaut, une autonomie de 4 heures ne nous surprendrait pas vraiment.
Une fois la batterie déchargée, il est temps de passer à la recharge. L’IQOO 11 est compatible avec la charge rapide 120 watts. Cela offre une expérience de charge très qualitative, puisque le téléphone passe de 0 % à 100 % en moins de 30 minutes. C’est mieux qu’avec le X80 Pro et le Find X5 Pro. Notez que l’IQOO 11 Pro profite d’une charge rapide 200 watts. La promesse : de 0 % à 100 % en 10 minutes chrono (mais dans des conditions de laboratoire). Honnêtement, la charge rapide de l’IQOO 11 est, selon nous, largement suffisante.
Photo
Finissons ce test rapide avec la partie photo. Vous remarquerez que nous ne vous proposons pas les mêmes clichés qu’habituellement. Il s’agit encore une fois d’une conséquence du laps de temps passé avec le smartphone plus court qu’à l’accoutumée. Nous avons réalisé quelques photos dans notre studio vidéo et exploré le menu de l’application afin de cerner rapidement la proposition de l’IQOO 11. Avec une première remarque générale : la proposition est très correcte, mais elle est symptomatique des smartphones qui priorisent les performances techniques et le rapport puissance / prix.
Regardons tout d’abord la configuration proposée ici. L’IQOO 11 est équipé de trois capteurs photo dont voici les caractéristiques techniques :
- Principal : capteur 50 mégapixels, objectif ouvrant à f/1.88 (longueur focale équivalente à 23 mm), taille des pixels de 1 micron, autofocus à détection de phase, stabilisateur optique
- Panorama : capteur 8 mégapixels, objectif ouvrant à f/2.2 (longueur focale équivalente à 16 mm)
- Zoom optique : capteur 13 mégapixels, téléobjectif ouvrant à f/2.45, rapport de zoom 2x (longueur focale équivalente à 47 mm), autofocus à détection de phase
- Selfie : capteur 16 mégapixels, objectif ouvrant à f/2.46 (longueur focale équivalente à 27 mm)
Il y a plusieurs indices dans cette fiche technique qui confirme le positionnement du smartphone avant même d’avoir réalisé un premier cliché. D’abord, le rapport de zoom optique n’est pas très élevé. Il n’est que de 2x. Nous croisons souvent des optiques avec un zoom 3x dans les smartphones doués en photo. Nous allons même jusqu’à 5x quand l’objectif est périscopique.
Deuxième indice sur le téléobjectif toujours : il n’est pas stabilisé. Nous regrettons vraiment de ne pas voir de stabilisateur avec le téléobjectif, car ce composant est souvent nécessaire pour effacer les flous disgracieux occasionnés par les mouvements impulsifs des mains. Troisième indice : le capteur pour les panoramas est dépourvu d’autofocus, même à mesure de contraste. Quand un capteur ultra grand-angle est équipé d’un autofocus, il peut prendre en charge les macros, pour un résultat très propre. Ici ce n’est pas le cas. Notez que nous n’avons pas trouvé non plus de mode macro dans l’interface.
Regardons maintenant les quelques photos que nous avons prises avec l’IQOO 11. D’abord, le capteur principal fait, sans surprise, les meilleurs clichés parmi les trois. Le piqué est bon. Les couleurs sont vives. Et la lumière est assez bien maitrisée. Le capteur panoramique offre des résultats très corrects (un peu moins de contraste ici). Mais, comme nous nous y attendions, la mise au point est faite sur l’arrière de la scène et non l’avant. Résultat, les objets en premier plan sont systématiquement flous (voir notre photo ci-dessus).
Le capteur pour les zooms optiques est lui aussi plutôt bon. Certes, l’absence de stabilisateur est sensible quand vous passez en zoom numérique. Mais en restant avec le rapport 2x, c’est bien maitrisé. Ce capteur est d’ailleurs nettement préférable pour les portraits que le capteur principal qui s’éloigne trop du sujet. Pour preuve : le capteur zoom optique est sélectionné par défaut quand vous activez le mode portrait. Nous notons aussi, avec le mode portrait, que le capteur principal maitrise moins bien la lumière sur le sujet. Dans tous les cas, le détourage est précis et le bokeh est élégant. Les selfies sont bons, aussi bien en mode standard qu’en mode portrait.
Conclusion
Nous avons apprécié passer quelques heures en compagnie de l’IQOO 11. Même s’il s’agit d’un modèle qui ne sera pas vendu en France officiellement (mais que vous pouvez toujours acheter chez un importateur si l’aventure vous appelle), l’IQOO 11 est avant tout un précurseur. Il est le premier à arriver à la rédaction avec le nouvel écran de chez Samsung. Et il est le premier avec le Snapdragon 8 Gen 2 que nous avons l’occasion d’éprouver dans des conditions presque normales.
Et force est de constater que ces deux composants techniques apportent à eux seuls une grande partie des atouts du smartphone. La puissance. La lisibilité. La fluidité. L’autonomie. La maitrise. Nous avons là un duo qui devrait faire des étincelles dans les Galaxy S23 (il est désormais certain que les versions européennes seront équipées par Qualcomm pour le SoC et il serait dommage que l’écran ne l’accompagne pas). Bien sûr, plusieurs paramètres dépendent de la façon dont les marques les intègreront (notamment la gestion de la chaleur). Mais c’est très prometteur.
L’IQOO 11 offre une expérience de bonne facture dans son ensemble, même si la partie photo manque d’ambition par rapport au reste de la fiche technique. Nous sommes vraiment ravis d’avoir pu l’essayer. Et nous avons hâte de découvrir ce que Vivo nous réserve en 2023 sur le segment premium. D’autant que le X80 Pro fait partie de nos 10 smartphones préférés de 2022.