WhatsApp, Signal, Telegram… La surveillance en sursis ?
Depuis plusieurs mois, le Parlement britannique étudie un ensemble de textes législatifs visant à renforcer les pouvoirs du gouvernement en matière de sécurité informatique. D’un côté, l’Investigatory Powers Act, qui permettrait entre autres aux autorités de contrôler les mises à jour de sécurité des fabricants. De l’autre, l’Online Safety Bill, qui est sans doute le texte le plus polémique. Celui-ci doit permettre notamment aux services de renseignement du Royaume Uni de casser les cryptages de diverses messageries.
Apple et WhatsApp vont rester en Angleterre
Cette nouvelle capacité conférée aux services de sécurité britannique a bien évidemment fait polémique. Suite à cette annonce, les géants de la messagerie en ligne, tels que WhatsApp, Telegram, Signal et iMessage, ont entamé une intense confrontation avec le gouvernement, menaçant de se retirer du territoire britannique si la législation était adoptée.
Delighted to see the U.K. Gov backdown from this. This is a win 🥇 https://t.co/7W56weXZh0
— Lisa Forte (@LisaForteUK) September 6, 2023
Mais finalement, après plusieurs mois de tensions, le gouvernement britannique a finalement décidé de ne pas adopter la spy clause, qui aurait permis de contourner le cryptage. Une bonne nouvelle donc, qui vient confirmer le maintien des applications concernées au Royaume-Uni.
Une clause repoussée mais pas annulée
Le gouvernement britannique renonce donc à pouvoir casser les cryptages E2EE (end to end encryption) des messageries en ligne. Mais il ne faut pas crier victoire trop vite. En effet, la raison de cet abandon est claire : à l’heure actuelle, les autorités du Royaume Uni ne disposent pas des technologies nécessaires pour scanner les messageries et détecter dans les meilleures conditions les contenus illégaux.
Exclusive: the government has conceded that technology to scan encrypted messages does not currently exist and powers in the online safety bill could not be used until “technically feasible” w/@AnnaSophieGross https://t.co/jg3CkHo1lx
— Cristina Criddle (@CristinaCriddle) September 6, 2023
Donc, pas de réelle victoire pour les libertés individuelles ni même pour les applications de messagerie. Si un sursis a été obtenu grâce aux lacunes technologiques, nul doute qu’un nouveau texte reprenant la clause sera présenté à la Chambre des Communes d’ici la fin de la décennie.